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Et voici Eris la (presque) dixième planète
du Système solaire et sa lune Dysnomia !

Dimanche 17 juin 2007, par Piovr Octopovitch

« Pluton reléguée au 2e rang de la nouvelle catégorie des planètes naines » (AFP, 15/6/2007), « Pluton perd son rang de planète naine la plus massive » (Futura-Sciences, 17/6/2007), voilà des titres qui hérissent le poil du sage de l'espace, ce philosophe féru de planètes. Pourquoi s'en prendre ainsi à Pluton ? Pourquoi cette lâche et infâme agression gratuite ? Alors que la vraie information est la suivante : de nouveaux calculs, notamment grâce à l'observation de sa lune Dysnomia, confirment que la planète « naine » (selon la terminologie astronomique officielle en vigueur depuis le 24 août 2006) Eris découverte en 2003 est non seulement plus grande que Pluton (2400 km au lieu de 2320 km de diamètre), mais aussi plus massive (27 % de masse en plus). En effet, les astronomes savent à l'aide d'une des trois lois de Kepler calculer la masse d'un corps (ici Eris) en observant la trajectoire d'un corps plus petit en orbite (ici Dysnomia) autour du corps principal. 

Planete naine Eris et sa lune Dysnomia<<< La meilleure image d'Eris et de sa lune avant longtemps. Au contraire de Pluton avec la visite de la sonde New Horizons en juillet 2015, aucune mission robotique n'est (encore ?) prévue vers cette planète dite naine.

Eris, que peu connaissent dans le grand public, a frôlé un destin fabuleux : le rang de dixième planète du Système solaire. Mais l'histoire, celle-là même qui destitua Pluton du titre de neuvième planète, en aura voulu autrement et Eris restera pour beaucoup dans l'anonymat de la catégorie des Planètes naines aux côtés de Cérès (dans les 900 km de diamètre) – jusque-là plus grand astéroïde de la Ceinture principale sise entre les orbites de Mars et de Jupiter – Pluton... et, à venir, de beaucoup d'autres corps sphériques mi roche mi glace des confins du Système solaire (ladite Ceinture de Kuiper) qui ne manqueront pas d'être découverts. On en connait déjà une bonne vingtaine aux noms connus d'une poignée d'astronomes et de passionnés : Quaoar, Sedna, Ixion, Orcus...

Mauvais jeu éditorial destiné à appâter le chaland ? Pourquoi avoir transformé une nouvelle positive, qui nous fait part de connaissances plus précises sur un astre de notre Système solaire qui restera encore largement méconnu pendant très longtemps, en un pseudo-scoop dénigrant l'immense géandiose planétissimesque Pluton ?

Ils ont beau dire, quelque part dans les têtes humaines, Pluton restera LA frontière de notre Système solaire. L'ultime borne. L'avant-poste, le dernier restaurant ou bar au bord du vide dans lequel le voyageur spatial du futur pourra se prendre une dernière bonne caisse avant le saut interstellaire. Pluton, celle d'où l'on peut revenir sans oser aller plus loin en pénétrant dans le domaine galactique sans avoir à rougir de cette peur car, être allé sur Pluton, c'est déjà être un géant, un baroudeur, un vieux marin du vide à la Choubaka, un qui a à en dire et qui ne se répète jamais. Un qu'on écoute en réglant son ardoise et en remettant la tournée. Pluton gardera son rang à jamais. Cela n'empêche pas de se faire à l'idée que désormais, grâce à Eris, nous prenions conscience que les bars des Confins pullulent ! Gigantesque Casbah-traboule glacée de l'espace dans laquelle les futurs rebelles, contrebandiers, sages et bistrotiers cosmiques se cacheront, insaisissables, à jamais hors de portée des autorités.

Ce qu’il faut savoir d’Eris ? « Eris [...] pèse 16,6 milliards de milliards de tonnes d’après ces nouvelles mesures. Sa masse est donc 1,27 fois supérieure à celle de Pluton ! Avec ses 2400 km de diamètre, là aussi supérieur à celui de Pluton, la planète naine possède donc une densité de 2 grammes par centimètre cube. Elle est donc essentiellement composée de glaces et de roches tout comme Pluton. » Pour ce qui est de sa lune Dysnomia, « son diamètre est de 150 km et elle orbite en 16 jours autour d’Eris à une distance d’environ 37 000 km. » Enfin, « les deux corps célestes tournent autour du Soleil selon une orbite très elliptique dont la période est de 560 ans. Situé à sa distance maximale à 97 UA [1 UA étant une unité astronomique, soit la distance entre la Terre et le Soleil d'environ 150 millions de km], le couple s’approche parfois plus du Soleil que Pluton avec une distance minimale de 37 UA. Inutile de dire que sa température de surface n’est pas loin de la température du fond diffus cosmologique car elle est inférieure à 30 K [soit -243°C, bigre...] à cette distance du Soleil. » (Citations de Pluton perd son rang de planète naine la plus massive, Futura-Sciences, le 17/6/2007)

Ce site, « Les fabuleuses pieuvres de l'espace », est une émanation du Site pataginaire qui, aux côtés des pieuvres de l'espace, évoque divers sujets. Les textes sur les pieuvres y figurent avec une autre présentation dans la rubrique pieuvres de l'espace. Nos recherches nous ont appris que les pieuvres de l'espace ont atteint un degré d'ontologie tel qu'elles méritaient bien qu'un site leur soit entièrement consacré.