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Les pieuvres de Pluton

Samedi 13 mai 2006, réactualisé le 6 novembre 2006, par Piovr Octopovitch

Quelque part un de nos mondes existe... peut-être

A défaut d’étude sur le terrain par des exobiologistes, seul l’imaginaire permet de décrire l’anatomie des pieuvres de Pluton que nous voulons voir peupler ce corps glacé du Système solaire, injustement exclu le 24 août 2006 du statut de planète à part entière. Nous pouvons, en nous appuyant sur quelques données astronomiques, définir un portrait assez précis de ces pieuvres. Comme aucune sonde spatiale n’arrivera près de Pluton avant l’année 2015 (mission de la sonde spatiale New Horizons qui est partie de la Terre en janvier 2006), nous ne pouvons utiliser comme vaisseau d’exploration que notre pensée. Nous nous servirons ici de la poésie arimododécapédique - c’est-à-dire sans rimes ni vers de douze pieds - vaisseau spatial permettant de se déplacer de manière instantanée, soit à vitesse dite supraliminique, supérieure à celle de la lumière, vers n’importe quel « coin » de l’Univers. Nous pouvons ainsi décrire des mondes inaccessibles mais, il faut en avoir conscience, avec une marge d’erreur proche de l’infini. Néanmoins, aussi peu probable que cela semble être, rien n’exclu que nous ayons raison un jour. En pratiquant la description des mondes inexplorés et inconnus avec la poésie arimododécapédique des milliards de fois, nous finirons bien par tomber juste un jour. Ce n’est qu’une question de temps. Il suffit de procéder comme les Shadok dont une de leurs devises révèle que : « En essayant continuellement on finit par réussir. Donc plus ça rate plus on a de chances que ça marche. »

L’Univers possédant des myriades de galaxies et ayant des milliards d’on ne sait combien de siècles devant lui, nous pouvons même affirmer qu’il existe ou qu’il existera forcément quelque part un monde réel correspondant à un de ceux que nous décrirons un jour. Le contraire est impossible. Avec une telle quantité d’astres et de temps, une faible probabilité, aussi infinitésimale soit-elle, finit presque systématiquement par se réaliser. A part, bien sur, toute prévision astrologique ou toute efficacité homéopathique. Il ne faut tout de même pas exagérer. L’Univers, ce n’est pas n’importe quoi. « Un astrologue ne saurait avoir le privilège de se tromper toujours. » disait Voltaire. Elisabeth (dont le vrai prénom est Germaine) Teissier, par exemple, en semble pourtant bien capable...

La pieuvre-étalon

Comme toute pieuvre de l’espace, notre pieuvre de Pluton tend à ressembler à un céphalopode. Elle doit respecter les critères de la pieuvre de base dite pieuvre-étalon. Un corps mou arrondi semblant être juste une tête, un gros cerveau et près de huit tentacules souvent recouverts de ventouses. Le règne animal, encyclopédie publiée par Gallimard en 2002, dit des représentants terrestres de ces animaux : « Les céphalopodes possèdent un organe buccal râpeux (radula), un bec, un gros cerveau et des yeux bien développés »

Il faut bien sur tenir compte des adaptations particulières propres à chaque planète de ces créatures. Le nombre de tentacules n’est pas forcément le même, la présence de becs ou de dents sur le corps ou au bout des tentacules est envisageable, etc. Les pieuvres ne sont pas obligatoirement marines. Nous avons bien sur Terre des mammifères marins et aériens, ce qui montre bien qu’ils ont changé à plusieurs reprises d’élément au cours de leur longue histoire. D’autres animaux ont fait de même comme les manchots, les tortues et les serpents de mer. Alors, pourquoi pas des pieuvres qui seraient sorties des eaux ?

Actualité de l’espoir de pieuvres dans le Système solaire

Comme la sonde spatiale New Horizons n’atteindra pas Pluton avant 2015, sauf problèmes ou sabotage, nous considérerons nos pieuvres plutoniennes comme plausibles jusqu’à cette année-là. Malheureusement, il est à craindre que les images et analyses de cette sonde ne révèlent aucune présence de pieuvres sur le corps glacé. L’exploration de Mars par des sondes et des rover a mis fin à tout espoir de « pieuvres des sables » sur la Planète rouge, la presque célèbre pieuvre de Shalbatana dont le nom - inspiré de celui d’une vallée martienne, Shalbatana Vallis - nous a fait tant rêver. Les images de la surface de Titan retransmises par la sonde Huygens ont réduit au rang de mythe toute éventuelle « pieuvre des glaces » en dépit d’une épaisse atmosphère protectrice cachant le sol. Nous lui avions pourtant trouvé un nom « qui en jette » : la pieuvre de Xanadu (Xanadu est une région de Titan ainsi nommée par les scientifiques. C’est une des zones claires de la surface du plus gros satellite de Saturne). 

Insaisissables par les sondes spatiales fouineuses, les pieuvres du Système solaire semblent migrer de planète en planète au gré de l’exploration de celles-ci. L’astéroïde Itokawa récemment visité par la sonde japonaise Hayabusa a été envisagé, mais, une fois de plus, les photos envoyées sur Terre ont été cruellement vides de pieuvres. Que nous reste-t-il alors ? Où mettre nos pieuvres ? Europe, satellite de Jupiter possédant selon les planétologues un océan d’eau liquide sous une épaisse croûte de glace est une de nos « niches à pieuvres » les plus sérieuses. Aucune mission d’exploration de cet océan n’étant envisageable dans un avenir proche, nous pouvons raisonnablement admettre l’existence de pieuvres aquatiques d’Europe sans devoir craindre qu’une agence spatiale ne nous exhibe des photos démontrant la bêtise de nos propos. Nous les avons nommées les pieuvres galiléennes (les quatre plus importants satellites de Jupiter sont appelés « satellites galiléens » car ils ont été découverts par Galilée) ou Astroctopus galilei. Ce nom s’inspire de celui de la pieuvre commune, Octopus vulgaris.

Pluton est aussi un espoir et, comme dit plus haut, nous pouvons concevoir la pieuvre de Pluton (Astroctopus plutonensis) en paix jusqu’en 2015. Éventuellement, nous pouvons envisager également la pieuvre de Charon (Astroctopus charonensis), le satellite principal de Pluton. Mais, il faut aussi avoir en tête qu’il existe une myriade de petits astres faits de roches et de glaces, peut-être des milliards, que les astronomes appellent les « objets transneptuniens » ou « ceinture de Kuiper » au-delà de l’orbite de Neptune. Pluton est l’un d’entre eux. Certains semblent aussi gros, voir plus, que Pluton. Nous connaissons par exemple 2003 UB 313, nommée d'abord non officiellement Xéna avant que l'Union astronomique internationale ne l'appelle Eris, dont la taille est estimée un peu supérieure à celle de Pluton. L’existence de ce genre de « petites planètes glacées » - comme on les appelle aussi - de la taille de Mars est même envisagée. L’ensemble de cette ceinture ne sera probablement jamais totalement exploré, ou alors, dans un avenir très lointain où des archéologues déterrerons les restes fossilisés de certains d’entre nous. Ainsi, en attendant, les pieuvres de Kuiper (Astroctopus kuiperensis) sont quasiment indestructibles pour une très longue période. 

Nous peuplerons donc de pieuvres chaque corps important de cette ceinture jusqu’à ce que les scientifiques soient en mesure de produire des photos de ces corps montrant l’absence de ces pieuvres. A chaque annonce de découverte d’un corps de la ceinture de Kuiper dont le diamètre est d’un ordre de grandeur de 1000 kilomètres, nous annoncerons celle d’une pieuvre locale. Nous sommes ainsi à l’heure actuelle en mesure de révéler l’existence des pieuvres de Sedna (Astroctopus sednensis), d’Orcus (Astroctopus orcusensis), d’Ixion (Astroctopus ixionensis), de Varuna (Astroctopus varunensis), d'Eris (Astroctopus erinensis) et de Quaoar (Astroctopus quaoarensis). Nous attendons que les astronomes leur donnent un nom afin de publier celui des pieuvres de 2003 EL 61 et de 2005 FY 9.

Zoom sur la pieuvre de Pluton

PlutonUn article du mensuel d’astronomie Ciel & Espace daté de janvier 2006 (« Pluton, la planète mystérieuse ») nous révèle des caractéristiques de cette petite planète glacée très utiles pour concevoir nos pieuvres. « Là-bas, le Soleil n’est qu’une étoile brillante dans le ciel. Un point pas plus gros que Vénus dans notre ciel lorsqu’elle passe au plus près de la Terre. Son éclat est divisé par mille. Là-bas, un satellite monumental, sept fois plus gros que la Lune vue depuis la Terre, occupe le ciel. Là-bas, il fait un froid inimaginable : -240°C. Cet "ailleurs", c’est Pluton [...] »

Il y a donc peu de lumière solaire qui arrive sur Pluton. Astroctopus plutonensis ne possède pas d’yeux, ou alors, bien au contraire, possède des yeux immenses afin de capter le peu de lumière disponible. Des yeux pouvant saisir la moindre parcelle de lumière, un peu comme ceux des chats, mais en beaucoup plus sensibles. La température très basse impose la présence d’une fourrure très épaisse constituée de longs poils. Astroctopus plutonensis est donc une pieuvre laineuse. La très grande proximité de Charon laisse envisager des mythes pieuvresques axés sur ce satellite. Avec un satellite ainsi « sept fois plus gros que la Lune vue depuis la Terre », s’il existe un équivalent là-bas de nos lycanthropes, les pieuvres-garou sont probablement bloquées en phase « garou » en permanence. Il faudra donc que d’éventuels cosmonautes explorateurs du futur fassent attention : il y a de fortes chances pour que l’ensemble des créatures de Pluton soient « garou » en permanence, ou, au moins, se l'imaginent et agissent en conséquence, toutes bloquées dans cette phase effrayante. Cherchons d’autres données sur Pluton.

« Les images de Hubble ont montré [...] que sa surface se découpe en douze régions majeures, certaines très brillantes, d’autres très sombres. »

On peut supposer l’existence de deux variétés de pieuvres dont la couleur du pelage s’adapterai à celle des paysages plutoniens. Afin d’échapper à leurs prédateurs, les pieuvres seraient recouvertes d’un pelage clair ou foncé selon qu’elles habitent une région brillante ou sombre. Ce camouflage est également probable dans le cas où Astroctopus plutonensis serait le prédateur le plus féroce de son monde car il serait ainsi plus difficilement détecté par ses proies. Le mensuel Science & Vie de janvier 2006 nous permet de nous montrer plus précis sur ce sujet avec son article « Pluton. Une sonde va enfin lui rendre visite ». Une interview d’un scientifique du laboratoire de planétologie de Grenoble sur les couleurs de Pluton nous en apprend davantage sur les tonalités probables des fourrures de nos pieuvres.

« Les zones rouge sombre pourraient contenir des composés organiques [...]. Mêlés à de la glace de méthane, ces composés pourraient former les zones rosées, tandis que la glace d’azote contenant de petites quantités de méthane recouvriraient les zones les plus claires. »

Il pourrait donc très bien exister trois types de pieuvres dont le pelage serait rouge foncé, rosé et disons rose très clair. Il existe même peut-être tous les dégradés imaginables entre ces trois tonalités fondamentales selon les nuances des terrains. Des croisements entre variétés de pieuvres différentes ne sont pas à exclure dans la mesure où il s’agit peut-être d’une espèce unique de pieuvres dont les robes sont simplement variables. La couleur du pelage ne fait pas l’espèce. Revenons au mensuel Ciel & Espace. Nous pouvons y lire que : « [...] "durant la moitié de l’année plutonienne, soit 120 ans, l’un des pôles est à l’opposé du Soleil. À mesure que la planète se rapproche du Soleil, une grande partie de la glace du pôle tournée vers lui se vaporise, ce qui épaissit l’atmosphère. Ensuite [...] cette glace se condense à nouveau, sur le pôle plongé dans la nuit." Cet épaississement de l’atmosphère a été observé en 2002 depuis la Terre [...] »

Le cycle biologique de nos pieuvres plutoniennes est sûrement divisé en deux phases selon la densité atmosphérique. La période durant laquelle l’atmosphère est la moins dense correspond probablement à une chute de l’activité d’Astroctopus plutonensis. Il se pourrait que cette dernière hiberne ou, du moins, reste en phase très ralentie. Elle reprendrait son dynamisme avec la période de densité atmosphérique plus importante. Les pieuvres sont probablement conçues en début de période active, puis naissent durant cette période. Elles doivent probablement hiberner pendant toute la durée - soit 120 ans - de la période où l’atmosphère est la plus ténue. Les pieuvres vivent au moins une année plutonienne, ce qui parait nécessaire car se réveiller en période de « basse pression » leur serait fatal. Elles doivent ainsi vivre plus longtemps que la période d’hibernation. Il faut compter le temps de reproduction et le temps d’élevage des jeunes jusqu’à l’âge adulte. Les pieuvres doivent donc vivre quasiment pendant toute la phase de « haute pression » atmosphérique, là où leur métabolisme est le plus actif. Leur espérance de vie serait donc proche de 248 années terrestres (durée de l’année plutonienne) ! ! !

« L’atmosphère devrait s’épaissir ainsi jusqu’en 2020 [...] Après quoi, elle diminuera progressivement jusqu’à devenir cent fois plus ténue. » Les propos de cet astronome cité par Ciel & Espace nous montrent que l’on est en pleine phase métabolique active des pieuvres. En 2015, la sonde exploratrice arrivera également en pleine phase active. On ne pourra donc pas miser sur l’absence de pieuvres due à leur période d’hibernation pour justifier de leur éventuelle tragique absence sur la surface de Pluton. Rendez-vous est pris en 2015. Rassurons-nous avant une éventuelle cruelle déception, neuf ans de rêve sont devant nous.

Ce site, « Les fabuleuses pieuvres de l'espace », est une émanation du Site pataginaire qui, aux côtés des pieuvres de l'espace, évoque divers sujets. Les textes sur les pieuvres y figurent avec une autre présentation dans la rubrique pieuvres de l'espace. Nos recherches nous ont appris que les pieuvres de l'espace ont atteint un degré d'ontologie tel qu'elles méritaient bien qu'un site leur soit entièrement consacré.