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Un Big Bug paléobiologique aurait empêché les pieuvres
de la Terre de vivre une évolution similaire
à celle des pieuvres de l'espace

jeudi 22 juin 2006, par Piovr Octopovitch

C’est avec effarement que nous avons appris il y a peu que les pieuvres géantes du Pacifique - une encyclopédie animalière (Le règne animal, Gallimard, 2002) lui attribue jusqu’à cinq mètres de longueur pour un poids de cinquante kilogrammes ; le mensuel Sciences et Avenir (« Le kraken », n° hors-série « Les animaux extraordinaires », juillet / août 2000) jusqu’à quatorze mètres pour une tonne - ne vivent que quatre années. L’information était là, à portée de main, nichée depuis trois années dans notre bibliothèque sans que nous ne mesurions encore son importance. À notre décharge, nous ne connaissons le concept de pieuvres de l’espace - forme de vie emblématique de notre univers - que depuis peu. Certaines vieilles informations, donc, repassant sous vos yeux, ne révèlent toute leur ampleur qu’une fois le concept adéquat en tête.

piovraQuatre ans de vie pour la pieuvre géante du Pacifique. C’est terrible. C'est à peine croyable. Les pieuvres possèdent trois coeurs, et ce sont les créatures marines terriennes les plus intelligentes après les dauphins (d'après Wikipedia), et elles ne vivent que quatre ans. La femelle, par exemple, ponds ses oeufs et s’en occupe pendant des mois (jusqu’à huit) sans prendre le temps de s’alimenter. Elle en meurt. « La femelle ponds des milliers d’oeufs et reste à côté pendant cinq à huit mois, jusqu’à éclosion, les nettoyant avec l’eau expulsée par son siffon et les toilettant avec ses bras pour empêcher les bactéries de proliférer. » ; « (...) l’incubation pouvant durer jusqu’à huit mois en fonction de la température de l’eau. Elle cesse de s’alimenter durant tout ce temps et meurt peu après. » (Le règne animal). 

Le mâle ne fait pas non plus de « vieux os », enfin, « un vieux bec », « de vieux tentacules », « de vieilles ventouses », c’est comme vous voulez. Quatre années. C’est peu. Et ce n’est pas mieux pour les autres variétés de pieuvres (de la Terre). C’est bien peu surtout si l’on songe aux pieuvres de Pluton - nos recherches concernent avant tout les pieuvres de l’espace - qui, selon nos simulations informatiques, vivent probablement deux cent quarante neuf années terrestres, autrement dit, une année plutonienne. Nous avons évidemment conscience du fait que l’existence des pieuvres de Pluton n’est pas encore avérée mais, ce que nos simulations montrent systématiquement quand nous mettons nos logiciels à jour avec les dernières connaissances astronomiques sur cette petite planète glacée, c’est que, si elles existent, il y a tout lieu de croire qu’elles vivent deux cent quarante neuf années terrestres. Des cycles atmosphériques de Pluton l’imposent.

Quatre années d’un côté, deux cent quarante neuf de l’autre. Il y a comme un couac. Un hic. Quelque chose de très important à découvrir pour la biologie de l’espace appliquée, section « pieuvres ».

Malgré sa dramatiquement très brève durée de vie - une vie d’ailleurs sûrement très intense car elle n’a pas de temps à perdre à s’ennuyer - la pieuvre terrienne est réputée pour avoir une cognition (ou « puissance mentale » en langage courant) assez développée. Deuxième après les dauphins d'après Wikipedia. Elle a un gros cerveau et une bonne mémoire. C’est quand même remarquable quand on pense au fait que les animaux vivant peu grandissent généralement très vite, leur enfance est fugace et le cerveau n’a pas trop le temps de prendre un volume important. Par exemple, les grands singes - saluons-les fraternellement - ont tous une enfance très longue, et leur cognition compte parmi les plus élevées. Malgré cela, la pieuvre atteint des résultats cognitifs respectables. Le magazine Science & Vie (« L’intelligence n’est pas le propre de l’homme », juin 2002) a évoqué une expérience où une pieuvre de deux mètres cinquante réussit à s’évader d’un aquarium sous-marin par un petit orifice d’un diamètre de huit centimètres en douze minutes en jouant sur la forme de son corps mou. Replacée dans le même piège, la pieuvre s’évade en une minute ! La pieuvre ne se contente pas de flotter bêtement dans l’aquarium comme le font les astronautes dans la station spatiale internationale, elle cherche à s’évader, trouve une solution, et sait la retenir si l’épreuve de l’enfermement se renouvelle. Chapeau quoi. Respect. Elles savent aussi manipuler des objets et dévisser des trucs. Nous avons vu des films animaliers qui le montraient.

Imaginez maintenant une variété de pieuvres terriennes, prenons celle du Pacifique, vivant non quatre mais disons quatre vingts ans (comme les humains dans de bonnes conditions sanitaires, économiques et sociales). Elles auraient alors le temps de vivre une enfance longue, peut-être même une adolescence (pas forcément boutonneuse), imaginez les cerveaux dont elles seraient dotées. Vu ce dont elles sont capables avec seulement quatre années d’espérance de vie (n'oubliez pas, seconde puissance mentale des océans après les dauphins, dont on dit souvent que l'intelligence se rapproche de celle des grans singes. Mentalement, la pieuvre est sur nos talons !) donc avec une durée de développement cérébral très limitée, avec quatre vingts ans devant elles, elles surpasseraient sans peine les autres animaux, dont les singes que nous sommes. Si l’évolution était allée dans ce sens, et nous ne sommes pas encore en mesure d’expliquer pourquoi ça n’a pas été effectivement le cas, les pieuvres domineraient sans encombres la Terre.

Leur vie très courte a donc empêché les pieuvres de peupler toutes les niches écologiques de notre planète comme le font presque systématiquement les pieuvres de l’espace sur leurs mondes. Beaucoup de questions doivent trouver des réponses. Pourquoi les mères-pieuvres de nos océans ne se nourrissent-elles pas quand elles s’occupent de leurs oeufs ? Elles pourraient par exemple adopter la méthode des manchots : une pieuvre surveille les oeufs quand l’autre part à la pêche puis, au retour de cette dernière, elles inversent les rôles. Des insectes, une nuée de mammifères, les oiseaux, et même certains dinosaures pratiquent et pratiquaient la protection et l’élevage collectifs des oeufs et/ou des petits. Il n’y a aucune raison pour que les pieuvres n’y arrivent pas. Est-ce dû à leur psychologie dont nous ne savons rien ? Un lourd traumatisme dont l’origine remonterait loin dans le temps, il y a plusieurs centaines de millions d’années ? Il s’est passé quelque chose de terrible dans l’histoire évolutive de nos pieuvres. Quelque chose de terrible sans laquelle chaque buisson, chaque arbre, chaque dune, chaque iceberg, chaque grotte, chaque rivière, chaque « coin » du monde grouillerait de tentacules. Quel est donc ce « Big Bug » paléobiologique qui a privé les pieuvres de leur place légitime sur Terre ? Ce Big Bug semble largement aussi mystérieux que le fameux Big Bang des cosmologistes.

Certains biologistes à l'éthique souple seraient tentés d’allonger artificiellement le temps de vie des pieuvres pour voir où mène l’évolution de leur cognition. Notre éthique s’y oppose. Des pieuvres OGM ? Et puis, si on arrivait à créer ainsi des pieuvres intelligentes, serions-nous prêts à leur accorder le statut de personnes (puisque pensantes) ? Octopus sapiens accéderait-elle à la citoyenneté, pourrait-elle réclamer la gestion autonome des océans, leur lieu de vie ? L’indépendance ? Leurs sociétés pourraient-elles cohabiter avec les notres ? Elles auraient énormément à nous apprendre. Que de vastes échanges culturels et philosophiques en perspective ! Ou alors, ce genre de biologistes sans éthique liquideraient-ils lâchement les pieuvres sapiens après leurs expériences restées criminellement secrètes ? On peut le craindre, vu l'époque sombre que nous vivons.

Ce que nous conseillons, nous, aux agences spatiales, c’est d’abandonner les ridicules programmes spatiaux habités comme la station spatiale internationale, les navettes spatiales, le retour sur la Lune, et d'investir dans l’étude et l’observation minutieuse, tout en respectant leur intimité et leur intégrité morale, physique et intellectuelle, des pieuvres d’ici. La réponse est en elles. Il faut résoudre l’énigme de leur terrible secret qui, par rebond, est aussi le notre car, sans le Big Bug paléobiologique des pieuvres, l’histoire de la vie sur Terre serait radicalement différente et l’humanité n’existerait pas. Ce mystère résolu, nous pourrons enfin envisager avec plus de rigueur et de sagesse la nature plausible des pieuvres de l’espace et mieux mesurer leur succès évolutif quasi-inévitable, sauf exception.

Ce site, « Les fabuleuses pieuvres de l'espace », est une émanation du Site pataginaire qui, aux côtés des pieuvres de l'espace, évoque divers sujets. Les textes sur les pieuvres y figurent avec une autre présentation dans la rubrique pieuvres de l'espace. Nos recherches nous ont appris que les pieuvres de l'espace ont atteint un degré d'ontologie tel qu'elles méritaient bien qu'un site leur soit entièrement consacré.